Bienvenue au Comité régional Occitanie des clubs alpins français et de montagne

Stage final GEA Occitanie : 27 juillet au 2 août 2018


J0 : Le coup de feu
C’est parti pour le stage final du groupe jeune alpinisme Occitanie !
Christian, Coralie, Camille et moi-même partons de Toulouse vendredi matin dans le minibus du caf, ce n’est pas aussi luxueux que The Bibi’s Camping-car mais ça reste bien pratique et fiable. Nous récupérons Romain Wagner - notre CRS préféré - à Nailloux, puis Jules - notre dentiste ariègeois favori - à (…). La route déroule assez aisément et nous arrivons dans la ville mondiale de la noix où le tout jovial Simon Verrier saute dans le minibus. Enfin la vallée de Chamonix est là ! Nous nous arrêtons au chalet du Tour où nous logeons, à l’écart des légions de Japonais. Juliette nous rejoint, elle a une entorse à la cheville mais elle grimpe encore et encore, vaille que vaille.
Premier briefing. Au vu de la météo orageuse du lendemain, nous devrions aller à Barberine pour grimper en TA, site où une rapide échappatoire est possible en cas de pluie. Nous préparons le matos puis nous nous mettons à table.
Une salade de carottes rappées ouvre le repas, le délicat palais de Romain nous donne l’assaisonnement qui twiste le tout : le cumin. Puis, un beau tajine accompagné de boulgour constitue le plat de résistance. Enfin, comme douce douceur : un fondant au chocolat qui fond agréablement sur nos papilles. Le tout accompagné d’un petit pichet de rosé bio, frais, franc et français qui nous transporte en Camargue - c’est presque comme si nous entendions le chant des cigales.
La peau du ventre bien tendue, nous nous couchons. Raphaelle et Etienne nous rejoignent dans la nuit, ça y est nous sommes au complet !

J1 : « C'est le jour un celui qu'on retient » Louane

7h, une pluie maussade tombe. Impossible d’aller grimper. Nous déjeunons puis nous retournons dormir.
A 10h réunion au sommet pour discuter de la suite des événements. La météo semble être correcte pour les deux prochains jours. Sur proposition de Camille, nous passerons le lendemain la frontière italienne, nous rejoindrons le refuge de Torino puis la Combe Maudite pour faire du rocher aux abords du Grand Capucin. Nous préparons la logistique, les sacs et le matériel puis nous partons à Chamonix.
Arrivés à la capitale de l’alpinisme, c’est the crux of the day : le stationnement. Romain aura parfaitement su se garer dans une place à peine plus large que le minibus avec juste ce qu’il faut d’espace pour manoeuvrer. Congratulations Mister Romain Wagner !
Une sympathique pizzeria nous remonte un peu le moral, Chamonix oblige flâneries dans les magasins de montagne et nous filons faire les courses pour les deux jours suivants.
De retour au chalet du Tour, nous peaufinons nos préparatifs et nous tuons un peu le temps en attendant le souper.
Cette fois-ci, c’est chili con carne avec du riz, du goût et tout ce qu’il faut. Et le dessert ! Quel dessert ! Un gratin de fruits d’été : des pêches, des nectarines et des abricots juteux et gorgés de soleil (que nous n’avons pas eu de la journée) enveloppés dans une belle crème toute légère, le tout parsemé d’amandes effilées juste torréfiées. La régalade !
Nous nous couchons de bonne heure pour une nuit qui s’annonce courte.


J2 : Place aux choses sérieuses / Pointe Adolphe Rey, Chandelle du Tacul et Trident du Tacul
Réveil et petit déjeuner à 4h30. Pour bien commencer la journée, Simon Verrier nous fait le récit d’une des personnes présente dans sa chambre qui - grâce aux haricots du chili de la veille - s’est occupée à mettre une douce et agréable ambiance sonore et odorante toute au long de la nuit…
Nous partons en minibus, traversons le tunnel du Mont Blanc et arrivons à Courmayeur. Puis l’ultramoderne téléphérique Skyway nous monte vers le ciel ; un magnifique panorama sur l’envers du massif du Mont Blanc éclairé d’une lumière aurorale s’offre à nous. Nous sommes à 3375 mètres d’altitude au refuge Torino. Nous déposons les affaires, nous nous équipons et attaquons l’approche glaciaire.
Nous traversons le col du Géant puis la Combe Maudite jusqu’au pied des impressionnantes aiguilles de granite et nous nous divisons pour rejoindre nos départs respectifs.
Bibi, Jules et Raphaelle partent pour La Voie Lepiney au Trident du Tacul (D/250 m/5c) et Coralie, Simon Verrier, Camille et Juliette pour La Voie Tabou-Bonatti à la Chandelle du Tacul (TD/ 200 m/6b). Tous auront réussi sans souci.
Romain, Etienne et moi-même tirons sur la droite vers La Pointe Adolphe Rey pour grimper dans Police Des Glaciers (ED - /250 m/7a). Nous peinons à trouver le début de la voie mais finalement, après un peu d’escalade facile en crampons dans un terrain pas très sain nous atteignons la vire du départ. Romain attaque la L1, nous le rejoignons et nous voilà au pied d’un mur compact rayé de deux étroites fissures. Le policier de la cordée poursuit en tête dans la L2 (7a) ; c’est fin, technique et esthétique. Après cela, c’est Etienne qui, vaillamment, s’élance dans le petit dièdre de la L3 définit par deux pans de roche lisses et au fond duquel se trouve une mince fissure. Romain reprend les choses en main pour une courte longueur de 6a puis nous sommes en dessous d’une large fissure humide et obscure - départ de la L4 (6c). Notre guide renfougne avec une certaine élégance, poursuit dans la même fissure qui se resserre et enchaîne avec la L5 (5c). Il continue dans la L6 (6c+) : un mur de granite entre le beige et l’orangé
de toute beauté. L’escalade est à la fois technique, un peu physique, homogène… Nous sommes comblés. Finalement, Romain en découd avec la voie dans la L7 (6b+) et nous le rejoignons. Nous entamons les rappels. La technique de raboutage des cordes « à l’américaine » nous fait bloquer la corde à un relais (sans même que nous l’aillons tirée d’un mètre), mais nous arrivons au pied de la voie sans trop d’encombres. Le soleil se couche peu à peu lorsque nous remontons le glacier et nous rejoignons les autres au refuge pour manger.
Riz, bière, compote. Pas d’alléchante description gastronomique ici.
Rapide briefing pendant le dessert et sans trop tarder nous sommes au lit, à presque 3400 m.

                               

J3 : Entre Suisse et Thaïlande / Grand Capucin et Roi de Siam
Lever à 5h pour Jules, Juliette, Romain et Coralie qui partent pour La Voie des Suisses au Grand Capucin (ED/600m/6b) qu’ils enchaineront avec succès.
Pour Simon, Raphaelle, Christian, Etienne et moi-même réveil un peu avant 7h pour aller grimper au Roi de Siam. Express petit déjeuner et nous sommes de nouveau sur le début de la mer de glace pour viser entre la pointe Adolphe Rey et le Grand Capucin. Nous nous séparons, machine Verrier, Bibi et Raph’ tirent sur la droite où ils feront Lifting du Roi (D+/200 m/5c) et Mister Poteaux and I allons plus à gauche, sous un impressionnant dièdre, au pied de Petit Capoussin (ED-/300 m/6b).
Du côté du Roi, c’est, comme l’a bien dit Simon Verrier, successivement Raphaelle et Madame Charrassin qui prendront la tête de la cordée… Tout roule.
Pour Etienne et moi, le début de la voie est un peu compliqué, nous traversons la rimaye puis nous progressons dans un terrain péteux comme nous les aimons tant. Nous nous équipons sur une vire et Etienne attaque par une courte longueur de 6a. Ensuite, je prends le relais dans la L2 (6b) : une traversée sur petits gratons de quartz qui se finit par un petit toit physique. Poto Etienne continue dans une petite longueur de 6a qui lui donne un peu de fil à retordre à la fin sur le franchissement d’un petit éperon. Après cela, je pars dans la longue L3 (6a+) qui suit une belle fissure dans un dièdre. Lors de la L4 (6b+), Etienne exprime tout son savoir-faire d’artif pour passer un dièdre technique et poursuit dans un terrain plus facile. Après cela, j’enchaine deux longueurs en une (L5 et L6/4 et 6a), la deuxième sur de belles dalles est fine et très jolie. Puis l’ami Etienne continue dans une succession des terrasses avec quelques ressauts techniques (L7/5 sup). Et là, nous arrivons au pied d’une fissure qui semble avoir été dessinée d’un coup de laser dans une mur granitique lisse (L8/6b). J’y vais. J’ai
peur. L’escalade est magnifique, je remonte mes friends, j’avance pas à pas et je me rétablis sur une vire qui fait directement face au Grand Capucin. Enfin, Etienne arrive au sommet du Roi de Siam (L9/5sup). Nous tirons les rappels, en coinçons un dans des terrasses mais nous arrivons finalement sur le glacier. Nous prenons le chemin du retour.
Bibi et sa cordée sont au refuge depuis un petit bout de temps, Etienne et moi arrivons et quelques minutes après ce sont les cordées helvètes qui nous rejoignent. Pâtes, bière, compote. (Trouver la différence).
Tous un peu fatigués, Christian prend la décision de descendre dans la vallée le lendemain.
Nous nous couchons avec la belle perspective d’une nuit complète.


J4 : Repos
Réveil à 8h, grasse matinée.
Petit déjeuner sur la terrasse du refuge entourée de sommets - « c’est bon d’être simplement en montagne » comme le dit bien Coralie.
Nous remballons nos affaires et nous sommes dans la benne de redescente.
Arrivés à Courmayeur, le plaisir de respirer pleinement nous revient. Nous prenons le tunnel pour nous diriger vers Les Houches afin de faire de belles courses pour le pique-nique. Nous déchargeons le minibus de bonnes choses diverses et variées et nous nous installons dans une prairie face au Lac des Chavants.
Une petite sieste digestive et quelques blagues un tantinet triviales puis Romain et Christian prennent la décision de partir le lendemain matin pour Le Plan de l’Aiguille.
Sur le chemin du retour au Chalet du Tour, nous faisons une halte à Chamonix pour acheter les billets de la benne pour le lendemain.
Après une douche régénératrice, un petit briefing s’impose pour choisir les voies, construire les cordées et préparer le matos.
A table nous sommes. Une petite salade avec du jambon de pays, des graines, quelques morceaux d’orange et un très bel assaisonnent ouvre le bal de ce dernier repas au Chalet du Tour. Après cela, un met dont Christian raffole, une croziflette généreuse et gratinée. Mais ce n’est pas tout ! Notre groupe ayant des régimes alimentaires variés (sans fromage, sans gluten), nous avons eu droit à d’autres plats dont une bonne viande en sauce et une superbe ratatouille. Finalement, c’est le feu d’artifice gustatif : un gâteau au chocolat accompagné d’un boule de crème glacée à la vanille et de pèches au sirop (maison) tendres et délicieuses. L’apothéose gastronomique de ce stage. Nous allons tôt au lit.

                                   

J5 : « Que faire de l’énergie que j’perds ? » Christine and the Queens / Aiguille du Peigne
Réveil à cinq heures du mat’ (« j’ai des frissons et je claque des dents » Chagrin d'amour). Petit déj puis nous filons au téléphérique de l’Aiguille du Midi.
Dans la file d’attente Machine Verrier nous met dans la tête « Damn, dis-moi » (la dernière chanson dansante et dépourvue de toute signification de Christine and the Queens). Nous parvenons à avoir la seconde benne à 6h45, et nous nous arrêtons à la gare intermédiaire.
Aussitôt arrivés, nous filons déposer les affaires qui ne nous seront pas nécessaires pour la journée au refuge du Plan de l’Aiguille puis nous remontons en direction du Peigne.
Les cordées se séparent. Coralie, Jules et Etienne partent pour la Voie Contamine - Vaucher (TD/400 m/6a), Simon Verrier, Raphaelle et Juliette pour l’Arête des Papillons (D/250 m/6a) et Romain, Christian et moi pour Le Ticket, le Carré, le Rond et la Lune (TD+/250m/6b).
De notre côté, l’approche est émouvante dans un terrain compliqué, nous arrivons sur la vire du départ de la voie. Romain s’élance dans les deux premières longueurs (5sup et 6b) qu’il boucle en une seule. D’entrée de jeu, le style bien corsé de la voie se fait sentir… C’est de la dalle ! Autant la première longueur s’enchaîne relativement bien, mais dans la deuxième pas le droit à une pose de pied mal précise dans une traversé puis un dièdre. Après cela notre guide, poursuit dans la L3 (6a), toute aussi fine mais plus belle. Et après, nous sommes au pied du mur. Une dalle de 4 mètres de haut dressée presque à la verticale dont on ne distingue aucune aspérité (L4/6c). Romain partant en tête est, selon ses propres mots, verdâtre. Mais il parvient à faire un effort d’imagination suffisant pour tenir sur des prises quasiment inexistantes et atteindre R4. Puis il continue dans un beau 6b (L5) aux subtils équilibres et bien « dans la tête ». La L6 (6a+), dans le même style que les longueurs précédentes, déroule plus facilement que les autres et nous arrivons au départde la dernière longueur L7 (6a). Il s’agit d’une succession de deux fissures, aux bords arrondis, qui se protège mieux que les précédentes longueurs et qui surtout nous fait du bien, enfin des prises ! Nous descendons en rappel sous une petite pluie qui cesse rapidement. Puis nous reprenons le terrain de l’approche en sens inverse et nous sommes sur le sentier du refuge où nous rencontrons la cordée de Jules. De leur côté, tout se sera bien passé, comme pour Juliette, Raphaelle et Simon Verrier qui nous attendent depuis un certain temps.

Juliette ayant sa cheville vraiment mal en point est redescendue à Chamonix tandis que Camille nous rejoint au refuge pour passer la journée du lendemain avec nous. Petite pression, petit briefing et nous nous attablons pour un beau petit repas alors que l’orage éclate dehors.
Vers 21 heures, la pluie cesse et le ciel se dégage juste au-dessus de la vallée. Un paysage grandiose s’offre à nous. Le ciel est encore bleu, taché de la lumière orangée du coucher de soleil, quelques nuages s’accrochent aux arêtes rocheuses qui semblent flotter dans une très fine brume qui s’élève du sol encore chaud. Le refuge manque de place, nous commençons à monter les tentes mais la gardienne, ayant un peu de sympathie, nous offre de dormir dans la salle à manger.

 

J6 : « L’Amour A La Plage » Niagara / Aiguille de Blaitière
Machine Verrier nous réveil au son de la chanson « L’Amour A La Plage » de Niagara, nous l’aurons dans la tête toute la journée.
Déjeuner rapide et pour ce dernier jour direction L’Aiguille de Blaitière sans Christian qui se repose au refuge.
L’approche est particulièrement variée, nous empruntons un sentier sur une crète herbeuse, puis une moraine et un gros névé, un passage délicat sur rocher et enfin un sentier bien raide jusqu’au départ des voies. Jules, Camille et Romain, Etienne, Simon Verrier vont dans Majorette Thatcher (TD+/180 m/6b+) et Raphaelle, Coralie et moi-même allons dans Nabot Léon (TD-/180 m/6a). Raphaelle part la première dans le 5b du début. Nous la rejoignons et elle poursuit dans la L2 (6a), une magnifique longue longueur un peu corsée. Puis Madame Charrassin continue dans un 5c (L3) avec un bon petit pas de bloc au départ. A R3, je prends la tête pour un 5c qui se finit dans une dalle difficilement protégeable. Et je boucle la boucle par le 5b final (L5) avec un soupçon de renfougne. Nous tirons les rappels dans la Voie Majorette Thatcher et nous entamons la descente technique sans attendre les autres cordées qui tirent leurs rappels. Tout le monde est au refuge sain et sauf. Nous dégustons notre dernière bière fraîche du groupe espoir années 2017-2018 au Refuge du Plan de L’Aiguille et nous sommes sur le retour à la gare intermédiaire du téléphérique de l’Aiguille du Midi.
Dans la vallée, au camion, un ultime débriefing s’impose, le meilleur probablement. Romain, Bibi, Coralie et Jules rentreront jusqu’à Toulouse, Machine Verrier et Raphaelle s’arrêteront à Grenoble et les Marot Sisters resteront à Chamonix pendant que poto Etienne et moi-même rentreront dans nos patelins haut-savoyards.

Clap de fin pour le Groupe Espoir alpinisme Occitanie ! Merci encore à Bibi et Romain pour ces deux belles années d’aventures ! Hasta luego !

Un tri des photos à :
https://photos.app.goo.gl/pfUoh3SZzRcyqEKG7


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