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Compte rendu groupe espoirs alpinisme Occitanie à Artif - avril 2019
« Artif à Vilanova de Meià », ces quelques mots à eux seuls ont suffit à faire vibrer en nous l’image d’un doux soleil d’Espagne caressant nos peaux meurtries par la rudesse du rocher. Mais c’est devant nos bulletins météo que la réalité balaya le rêve. Résolus, nous avons donc méthodiquement entrepris la tache de cocher un à un les items nécessaires à ce style d’escalade dont nous ignorons tout. Vendredi arrive, les derniers détails sont bâclés et tout est paqueté à la hâte avant d’affronter la route qui nous sépare du lieu de rendez-vous à l’« ermita Puig de Meià ». Chacun arrive à une heure différente et nous passons notre première nuit sans même se croiser.
C’est au réveil que les retrouvailles s’amorcent, après quelques rounds de bises et de poignets de main nous voilà tous prêts (moins un blessé) au pied du chemin qui mène au « Pilar del Segre ». C’est ici que le briefing commence, Julien et Charles entreprennent de nous présenter le matos. On voit défiler les pitons de tous types : lames, universels, cornières en V, en U, sciées… Tout se passe pour le mieux, les troupes sont pleines d’entrain et de bonne humeur. Rien ne semble pouvoir entamer l’atmosphère chaleureuse qui s’installe, et pourtant quand Julien présente les premiers crochets à goutte une ombre circule sur nos visages et des regards apeurés commencent à s’échanger. La perspective d’être suspendu à ces bouts de métal pliés posés dans des réglettes, ne semble pas ravir l’assemblé. Mais une fois le matos présenté et la technique de progression comprise, nous portons nos gros sacs jusqu’au Pilar avec une envie toujours présente.
Chacun trouve une voie et commence à se suspendre sur ses premiers points. Si certains pensaient encore que l’artif était le domaine des fous du marteau, c’est rapidement que cette image s’efface et que nous saisissons lentement la dimension artistique de la pratique, qui s’apparente presque à un travail d’orfèvre…
Une fois retourné à l’ermitage les bières partagées soutiennent les récits de nos premières impressions avant d’être aidées par des grillades et par la chaleur du feu de bois. Tout le monde se couche, fatigué mais heureux d’être là et surtout toujours sec…
Le deuxième jour se lève après une nuit pluvieuse, et nous avalons rapidement nos petits dej avant de retourner au front pour continuer les voies que nous avions commencées la veille. Les cordes sont fixées et nous permettent de reprendre notre ascension là où nous l’avions laissée. Les uns sont au hamac à profiter de la quiétude de l’instant les autres triment d’arrache-pied pour, petit à petit, se hisser de quelques mètres. Nous prenons tous de la hauteur, et entre les tintements de pitons nous commençons tous à sentir des petits moments de frayeur. Les chutes sont rares mais apportent avec elles leur lot d’émotions, et la fatigue nerveuse s’installe. Mais nous finissons ce deuxième jour sans autre trace de la pluie, avant de regagner notre camp de base pour une soirée plus courte mais toujours aussi joyeuse.
À l’arrivée du dernier jour, les uns ont fini leurs voies et décident de profiter de cette journée pour utiliser un peu leurs chaussons sur les couennes alentours, les autres s’échinent à clore ce stage en finissant leur voies. La journée est terminée plus tôt, car la route est longue et il faut trier le matos. C’est alors une véritable brocante qui prend place sur les bords de la L-913. Une fois que les propriétaires ont retrouvé tous leurs biens (ou presque) le briefing de clôture commence. Tout le monde a apprécié ce week-end et l’artif se révèle être extrêmement formateur, riches de cette nouvelle expérience nous regarderons certainement les prochains pitons rencontrés d’un autre œil et envisager des big walls semble un objectif atteignable. C’est donc des rêves plein la tête que l’heure du départ sonne et que les adieux commencent. Bien heureusement, les stages terrain d’aventure approchent ainsi que le rassemblement au Verdon, c’est donc le cœur chaud que nous nous séparons, heureux d’avoir partagé ces moments et avides de ceux à venir…
Voies :
- « Zéros Gravity » pour Léo, Coralie et Julien
- « Por tus Huevos, Matute » Pour Antoine et Romain
- « La Casa del Misterio» pour Yvan et Thomas L
- « Le fou d’Artifice » pour Thomas S et Guillaume
Voici quelques photos: